L'araignée royale détruit son entourage, par digestion.
Et quelle digestion se préoccupe de l'histoire et des relations personnelles du digéré?
Quelle digestion prétend garder tout ça sur des tablettes?

La digestion prend du digéré des vertus que celui-là même ignorait et tellement essentielles pourtant qu'après, celui-ci n'est plus que puanteur, des cordes de puanteur qu'il faut alors cacher vivement sous la terre.

Bien souvent elle approche en amie.
Elle n'est que douceur, tendresse, désir de communiquer, mais si inapaisable est son ardeur, son immense bouche désire tellement ausculter les poitrines d'autrui (et sa langue aussi est toujours inquiète et avide), il faut bien pour finir qu'elle déglutisse.

Que d'étrangers déjà furent engloutis!

Cependant, l'araignée ensuite se désespère.
Ses bras ne trouvent plus rien à étreindre.
Elle s'en va donc vers une nouvelle victime et plus l'autre se débat, plus elle s'attache à le connaître.



Petit à petit elle l'introduit en elle et le confronte avec ce qu'elle a de plus cher et de plus important, et nul doute qu'il ne jaillisse de cette confrontation une lumière unique.

Cependant, le confronté s'abîme dans une nature infiniment mouvante et l'union s'achève aveuglément.

H.M